BONNIE ◆ In the night I hear him talks.

Nom — Wilkes. Nom hérité de son père, un célèbre avocat de Chicago. Prénom — Bonnie. Aucun mystère ne se cache derrière ce prénom plutôt commun. Âge — Trente-cinq ans. Trop peu d'années pour être brisée à ce point. Il lui reste tellement à vivre, pourtant son univers s'est effondré et rien ne semble pouvoir la sortir du tourment dans lequel elle est plongée. Date et Lieu de Naissance — Le 3 août 1981, à Chicago. Nationalité(s) et Origine(s) — Américaine jusqu'au bout des ongles. Statut Amoureux — Récemment séparée. Son couple n'a pas réussi à rester soudé après la mort de leur fils. Métier ou Etudes — Titulaire en traumatologie. Son métier est la seule chose qui lui fait garder la tête sur les épaules. Il avait déjà une grande importance dans sa vie, mais depuis qu'elle a perdu Peter, il ne lui reste que ça. Statut Financier — Elle gagne bien sa vie, mais elle en profite peu. Traits de Caractère — Bonnie est comme une rose, elle est douce, sensible et attentionnée. On ne peut s'empêcher de l'admirer et d'aimer sa compagnie. Mais Bonnie a aussi un côté sombre. Elle est compétitive, bornée et peut se montrer colérique en cas d'injustice. Elle a confiance en elle et même si elle se montre à l'écoute, il sera très difficile de la faire changer d'avis. Groupe — Medical Staff Avatar Choisi — Natalie Dormer.

✄ The whirlwind of my life.

La ville était surplombée d'un ciel gris. Orageux. La grosse pomme restait quand même la ville la plus impressionnante qu'elle n'ait jamais vue. Elle ne l'avait visitée qu'une seule fois. A vrai dire, elle n'avait pas choisi d'y emménager pour sa beauté, mais uniquement car elle avait pu rapidement y trouver un travail. Elle était partie précipitamment. Sans regarder en arrière. Trois énormes valises remplissaient le taxi jaune qui traversait la ville. Son front était posé contre la vitre froide, son regard suivait les immeubles. Elle était impatiente de découvrir son appartement. Mais surtout, elle était pressée de découvrir le NY Memorial Hospital, son nouveau lieu de travail. Elle aurait le plaisir d'y travailler en tant que titulaire en traumatologie et d'y enseigner. Mais au final, oublier, c'est tout ce qu'elle désirait. C'est pour cela qu'elle avait quitté Chicago le plus rapidement possible.

Sa famille était plutôt inquiète, après un drame pareil, ses parents ne voyaient pas son déménagement d'un bon œil. Ils étaient persuadés que c'était uniquement pour réussir à faire son deuil qu'elle était partie. Il y avait bien trop de souvenirs dans cette ville. Bien trop de moments qui lui revenaient en mémoire. Les bâtiments, les magasins et les parcs, tout la ramenait à Peter.

« Maman, maman ! Viens voir ! » Inquiète, elle traversa le magasin d'un pas rapide. Elle se pencha vers son fils, six ans à peine et pourtant son regard malicieux était déjà un signe de son intelligence. Il la fixa, un énorme paquet de bonbons à la main.  L'air suppliant. Il avait l'art de la faire craquer. Elle ne lui résistait pas. Il possédait le sourire en coin de son père qui voulait dire tellement de choses à la fois. Bonnie soupira, attrapa le paquet et sourit. « D'accord, ce sera l'exception du jour. »

Une larme perla au coin de son œil. Le souvenir le plus anodin lui procurait une douleur intense au creux de la poitrine. Elle s'en voulait énormément. Elle ne comprenait pas pourquoi c'était lui qui avait été puni pour une de ses erreurs. L'accident tournait en boucle dans son esprit. Quand elle ne travaillait pas, c'étaient ces images qu'elle revoyait. Ils étaient dans la voiture, tous les deux, en route pour rejoindre Damien à la maison. Il les attendait pour un dîner "surprise". Ça allait être l'un des rares moments en famille dont elle allait pouvoir profiter pleinement. Elle avait pris congé et à moins qu'il n'y ait une énorme urgence à l'hôpital, elle ne serait pas dérangée. Elle était fatiguée. Exténuée par les nombreuses heures de garde. La voiture roulait vite. Un peu trop. Sans s'en rendre compte, ses yeux s'étaient clos. Quelques secondes à peine. Le véhicule avait débordé de la ligne blanche, se retrouvant à moitié à contresens. La camion en face avait klaxonné, mais c'était le cri de Peter qui l'avait réveillée. Il était trop tard. L'impact avait été rapide. Elle n'avait que des brides de souvenirs concernant la suite. Elle revoyait le corps minuscule de Peter, écrasé contre le sol, bloqué par la portière. Il y avait du sang, partout. Elle se rappelait du bruit de l'ambulance. Des lumières bleu et rouges qui dansaient dans son champ de vision. Et puis, plus rien, à part les néons de l'hôpital. Elle était posée sur un brancard, ses collègues couraient autour d'elle et la dirigeaient vers la salle d'opération. Elle ne pouvait parler. Elle ne pensait qu'à une chose; Peter, mais au fond d'elle, elle savait déjà. Il était parti.

La suite avait été plus horrible encore que les douleurs causées par l'accident. La culpabilité, la tristesse et la colère. Tous ces sentiments étaient en train de la tuer à petit feu. Damien avait quitté la maison, il n'était même pas venu la voir à l'hôpital. Elle ne l'avait croisé qu'à l'enterrement où il n'avait pas daigné lui accorder un regard. Bonnie le comprenait. Elle ne pouvait plus se regarder dans le miroir. Elle ne pouvait plus mettre un pied dans leur maison. Elle ne pouvait plus franchir les portes de l'hôpital. Elle restait dans son lit. Ce lit qu'elle avait occupé durant toute son enfance. Comme toujours, ses parents s'étaient montrés compréhensifs. Ils se doutaient qu'elle se sentait déjà assez mal pour ne pas devoir en rajouter. Au bout de plusieurs semaines, plusieurs mois, Bonnie sentit qu'elle était obligée de changer d'air. Si elle était restée à Chicago, elle serait restée dans ce lit, ensevelie sous la couverture et sous le poids de la culpabilité.
Alors, elle était partie.

Le taxi arriva à destination, un grand building s'élevait devant elle. Elle sortit, le chauffeur avait déjà déposé ses affaires sur le trottoir. Il fut payé et disparu aussitôt. Bonnie était à nouveau seule, avec ses pensées. Ces pensées qui semblaient vouloir l'achever. Sauver des vies était sa dernière chance de se rendre utile. La seule chose qui pourrait la sauver.



— Depuis combien de temps vivez-vous à New York ? Elle est arrivée il y a quelques semaines. Elle avait cruellement besoin de changer d'air, de s'éloigner de Chicago et de tous les souvenirs que cette ville contenait. Son fils était décédé à l'hôpital, celui où elle travaillait, elle ne se sentait pas capable d'y retourner. Son appartement était rempli de souvenirs. Même le supermarché ne lui renvoyait qu'une image; son fils lui tenant la main et parcourant fièrement les allées.

— Comment imaginez-vous votre futur ? Elle n'envisage rien. Elle ne se contente plus que de vivre, sans espérer la moindre chose. Elle veut simplement que la douleur s’apaise. Elle sait parfaitement qu'elle ne s'en ira jamais totalement, mais si elle pouvait seulement arriver à respirer sans sentir une profonde entaille au creux de son ventre.

Behind the Screen.

Pseudo/Prénom — Melissa Âge — 24 ans. Pays — Belgique. Comment avez-vous connu le forum ? — Bazzart. Type de personnage — Inventé. Dernier mot —    

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<nn>Natalie Dormer —</nn> Bonnie Wilkes