✄ The whirlwind of my life.Je suis né dans le New Jersey en 1990, dans une famille de niveau social moyen. J'ai une enfance des plus normales. Je suis le plus petit d'une fratrie de 3 enfants. Depuis l'âge de 11 ans j'écris. J'écris des histoires pour commencer, puis des poèmes qui se sont transformés en paroles de chanson. J'apprends de moi-même à jouer de la guitare. Je ne suis pas vraiment musicien, mais les bases que j'ai m'aident à trouver les mélodies qui vont avec les paroles que j'écris. A l'adolescence, j'ai des dizaines de carnets rempli de textes de chansons. Je ne dis pas que j'étais doué. J'aimais juste écrire. C'était ma façon de m'exprimer. Je ne me pense pas doué en chant à l'époque, je n'avais chanté devant personne encore, c'était mon jardin secret. Quand j'ai eu ma première petite amie, l'inspiration était vraiment impressionnante, je n'avais jamais autant écrit de ma vie.
Pour la Saint Valentin, j'ose et je lui chante une chanson que j'avais écrit en pensant à elle. C'est elle qui m'incite à continuer dans cette voie. Sans elle je n'aurai jamais été dans un groupe de musique à faire des tournées dans tous les USA. Depuis ce jour-là, je chante de plus en plus, j'essaie de voir les limites de ma voix. Je prends quelques cours aussi pour être encore meilleur. Je me suis orienté d'ailleurs dans une section Arts et spectacles au lycée.
Une fois mon diplôme en main à mes 18 ans, je décide d'aller m'installer pas très loin, à New York. Si je voulais vraiment prendre cette histoire de devenir chanteur au sérieux, c'était là-bas qu'il fallait que je me rende. Et ça paye, en moins d'un an à New York, je me fais les connaissances qu'il faut pour entrer dans le milieu. J'ai des potes qui deviennent des amis et qui aiment tout autant que moi la musique. On monte un groupe ensemble,
The Knights, sans aucune prétention. On enregistre notre premier EP ensemble dans le garage d'un de mes potes et on le distribue au hasard dans des universités, dans les files d'attentes de concerts. On n'est pas trop optimiste mais ça marche. On fait des petits concerts et beaucoup de monde vient nous voir. On commence à y croire un peu. On y croit franchement quand un type nous annonce qu'il nous veut sous son Label. On signe. J'ai 19 ans. C'est le début de la gloire. Je suis le plus heureux du monde à ce moment-là.
En quatre ans, on sort deux albums, on fait des tournées dans toute l'Amérique, on est des vrais rock-stars. Je n'en reviens pas moi-même de tout ce qui se passe. Mon compte en banque est énorme, on me reconnaît dans la rue, on me poursuit même des fois, c'est de la folie pure et simple. J'adore. Je rencontre aussi la fille que je pense être la femme de ma vie, Michelle. Elle n'a pas de boulot et me suit sur toutes les tournées. On est inséparable. On s'aime. Viennent ensuite les côtés moins sympathiques de la gloire. Ca commence par de simple stalker qui vous suivent sur toutes les tournées, qui viennent dans notre hôtel pour nous voir le plus possible. Puis ça passe aux stalkers professionnels qui arrivent à s'introduire dans notre loge avant un concert. Et pire encore, ceux qui entrent chez moi quand je suis pas là pour respirer l'odeur de mes vêtements et s'allonger sur mon lit. Ceux-là me laisse des cadeaux et des petits mots très flippant. De nombreuses fois je dois changer la serrure de mon appartement et renforcer la sécurité de mon système d'alarme. Je ne comprendrais jamais comment ces gens faisaient.
Un jour, vous vous levez et vous ne savez pas que ce sera un virage à 180° dans votre vie. Mon virage, je m'en souviendrai toute ma vie. C'est un samedi. Je suis dans ma résidence secondaire qui se situe à Newport Beach en Californie. Je me suis accordé quelques semaines de vacances entre deux tournées. Michelle part de son côté voir sa famille et doit me rejoindre que quelques jours plus tard. Je suis donc seul dans cette maison avec pour vue l'océan. Après un bon repas, je profite du soleil en m'allongeant sur un transat sur ma terrasse et je m'endors. Je me réveille de cette sieste dans un endroit tout autre. Attaché. Dans le noir. Je crie à l'aide et c'est un mec que je connais qui ouvre cette porte, ou plutôt cette trappe pour me rejoindre. Je le reconnais parce qu'il s'agit d'un des fans qui nous suit mon groupe et moi depuis le début. On s'est rencontré de très nombreuses fois, on a même discuté. Je savais qu'il m'idolâtrait, mais je ne pensais pas qu'il pouvait aller jusqu'à m'enfermer pour me garder pour lui (c'était ses paroles). Mon passage dans sa cave, ou je ne savais même pas où j'étais, me change à jamais. Il me fit subir des choses que je ne souhaitais à personne. Allant de la torture aux abus sexuels, j'étais son jouet, il faisait ce qu'il voulait de moi. Il prenait un malin plaisir à me voir souffrir. J'étais attaché aux mains, aux pieds, je ne pouvais rien faire que subir. J'avais envie qu'il m'ôte la vie, mais non, si c'était dans ses plans, il n'en eut pas le temps. Une semaine plus tard le FBI me retrouve. C'est Michelle qui avait reporté ma disparition.
Je reste à l'hôpital pendant plusieurs jours afin d'être remis sur pied. On me fait voir un psy, mais ça ne sert à rien, je suis muet comme une tombe. Je n'ose pas parler de ce qui m'est arrivé. Les médecins avaient découvert par eux-même ce qui s'était passé. Les marques sur mon corps ne pouvaient pas mentir. Aujourd'hui encore j'ai des cicatrices, dans le dos, sur le torse, les bras... Un rappel constant de ce qui m'est arrivé. Quand je sors de l'hôpital, je retourne dans mon appart' à New York et je m'enferme sur moi même, ne voulant voir personne à part Michelle. Michelle l'amour de ma vie qui me largue quand elle se rend compte que je suis au fond du trou et que je suis en train d'y faire mon nid. Je sombre un peu plus après ça, complètement sonné qu'elle me laisse tomber au moment où j'ai le plus besoin d'elle. Les médias veulent m'interviewer sur ce qui m'est arrivé, je refuse tout commentaire, mais ils ne me laissent pas tranquille. Je fais la Une des magazines people avec mon histoire tragique. Ils n'ont aucune idée de ce qui m'est arrivé, mais ils publient des tonnes d'articles à mon sujet. Je bois beaucoup, je me procure de la drogue, je sombre complètement. Je ne supporte plus cette vie. Il ne me faut pas longtemps pour que je tente de mettre fin à mes jours, je me coupe les veines. Coup de chance ou non, on me découvre avant que l'irréparable soit commis et je retourne à l'hôpital. Un séjour indéterminé cette fois. Avec ma tentative de suicide les médecins ne me jugent plus capable de prendre mes propres décisions par rapport à ma santé. Je rentre donc dans le New Jersey où mes parents et ma famille sont vraiment très encourageant, faisant tout pour que j'aille mieux.
Mais ça ne suffit pas. Je suis toujours autant enfermé sur moi-même et je suis pris de crises d'angoisses régulières. Je fais des cauchemars dès que je m'endors, je m'emporte, je panique et l'envie de m'ôter la vie est toujours bien présente. Mes parents ne peuvent pas me gérer et décident pour mon bien de m'interner dans l'aile psychiatrique au Memorial Hospital situé à New York. Je suis interné pendant deux ans et aujourd'hui j'en ressors. Je suis loin d'être guéri mais on va dire que je prends les choses petit à petit. Je vais aller régulièrement à l'hôpital, c'est là bas que mon psy se trouve.
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— Depuis combien de temps vivez-vous à New York ? Je suis né pas loin de New York, dans le New Jersey, mais j'habite à New York depuis que j'ai 18 ans. Au début j'étais en coloc avec des amis et maintenant j'ai un appart' que j'ai acheté. J'étais d'ailleurs très fier de pouvoir m'acheter mon propre appart' dans la Grosse Pomme. Ca fait donc huit ans que j'habite New York.
— Comment imaginez-vous votre futur ? J'espère que je vais pouvoir reprendre la musique et vivre de la musique. Je ne sais pas si j'ai encore cette flamme qui m'animait avant. J'ai bien peur que je doive changer de voie pour la suite de ma vie. J'espère aussi que j'arriverai à refaire confiance aux gens. Je sais qu'il faut du temps pour ça alors je prends les choses comme elles viennent un jour après l'autre.